Denis Maugenest est né le 24 mars 1938 à Paris. Après son baccalauréat, il fait des études de droit, d’économie et de sciences politiques. Admis à l’ENA en 1961, il renonce à la fonction publique pour entrer au noviciat des pères jésuites en 1963. Il est ordonné prêtre le 3 juillet 1971 à Lyon. De 1975 à 1989, il est engagé à l’IES (Institut d’études sociales) fondé par les jésuites au sein de l’Institut catholique de Paris. Il contribue à transformer l’IES en une Faculté de Sciences économiques et sociales de la Catho de Paris, et dont il est le doyen durant plusieurs années. Accueillant beaucoup d’étudiants africains à Paris, il lui vient à l’idée qu’il faut assurer un enseignement supérieur de qualité en Afrique même. Après l’approbation du Supérieur Général des jésuites, s’ouvre alors pour lui une nouvelle page de sa vie, qui va le conduire de 1989 à 2011 en Afrique.
D’abord à Yaoundé, jusqu’en 2002, où il créé avec les évêques de la région d’Afrique centrale, l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC) dont les différentes institutions/écoles en font aujourd’hui une référence universitaire en Afrique. Après le Cameroun, il s’envole pour la Côte d’Ivoire jusqu’en 2009 où il va procéder à la refondation de l’Institut africain pour le développement économique et social (INADES), qui sera rebaptisé plus tard en 2003 CERAP (Centre de recherche et d’action pour la paix). En 2011 il retourne en France pour des raisons de santé, mais avec toujours l’Afrique dans son cœur. C’est ainsi qu’avec des amis, il crée en octobre 2013 l’Institut Afrique-Monde qui est une sorte de laboratoire d’idées indépendant et apolitique pour le développement d’une Afrique en paix, ouverte sur le monde. Il décède le 27 novembre 2019 à Paris, en gardant ainsi un attachement fidèle pour l’Afrique.
CV de Denis Maugenest
Né en 1938. Après ses études en droit, économie et sciences politiques, est admis à l’ENA (décembre 1961) qu’il n’intègre pas au retour d’Algérie et d’Allemagne : renonce à la haute fonction publique et entre dans la Compagnie de Jésus (jésuite) en 1963 – où il continue sa formation jusqu’en 1972. Sera docteur d’Etat et d’Eglise à Strasbourg en 1997, en théologie et sur travaux rassemblés sur le thème Problèmes de société, problèmes d’Eglise à la fin du 20ème siècle (ou : La foi par approximation).
A Paris (1975-1989) : codirige la revue « Cahiers de l’actualité religieuse et sociale » et un Institut d’Etudes Sociales de l’Université catholique de Paris qu’il transforme en Faculté de sciences économiques et sociales de plein exercice. Y reçoit des étudiants africains, de plus en plus nombreux, ce qui lui donne l’idée de suggérer à la Compagnie de créer un enseignement supérieur analogue et d’excellence en Afrique Noire – au motif que l’avenir de l’Afrique n’est pas en Europe, et qu’il faut assurer un enseignement supérieur de qualité en Afrique même. Il reçoit du P. Général, en 1985, la mission d’y travailler lui-même.
A Yaoundé, Cameroun (1989-2002) : crée, avec l’épiscopat catholique de la région, l’accord du pape Jean Paul II et du président Paul Biya, et le soutien de plusieurs partenaires financiers (Eglise catholique, France, Union européenne, fondations privées) et universitaires (dont Bordeaux IV) l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC). Sa Faculté de sciences sociales et de gestion (confiée aux Jésuites), son école de sciences infirmières (Yaoundé) et son Institut de sciences et techniques d’Afrique centrale (Pointe-Noire et Douala) en font aujourd’hui une référence universitaire en Afrique et dans l’ensemble de la communauté universitaire (vg. l’Institut d’Etudes Politiques de Paris).
A Abidjan, Côte d’Ivoire (depuis le 07 octobre 2002) : se voit confier la refondation de l’Institut africain pour le développement économique et social (INADES) créé en 1962 par les jésuites. Dans les circonstances de crise que connaît le pays, cet Institut est rebaptisé Centre de recherche et d’action pour la paix (CERAP)et devient centre de formations et de publications (dont « Débats – Courrier d’Afrique de l’Ouest »). Son Institut de la dignité et des droits humains (IDDH) est officiellement reconnu en octobre 2005 établissement privé ivoirien d’enseignement supérieur offrant des formations continues, trois DESS (en 18 mois) en droits de l’homme, en gestion des conflits et en développement durable, et (depuis 2008), comme Ecole de sciences morales et politiques d’Afrique de l’Ouest (ESMPAO), un master (en 2 ans) d’Ethique et Gouvernance. Membre de l’Agence Universitaire francophone.
A l’Ile Maurice : contribue, depuis juin 2009, à la création d’une structure universitaire, l’Institut Cardinal Jean Margeot,
Légion d’honneur française (chevalier en juillet 1997 ; officier en juillet 2010)
Auteur notamment d’un ‘Discours social de l’Eglise catholique’ paru en 1984 (réédité et augmenté, 5ème édition 2009).
Denis MAUGENEST, sj